Une région sauvage de Norvège, un hameau perdu en altitude, une mère et sa fille qui éprouvent la période la plus sombre de leurs existences. Nous sommes à la fin du XIXe siècle à Finse, à mi-parcours du tracé de la future ligne Bergen/Christiania. Finse, lové dans le massif du Hardangervidda, n’est pas un village, et ne le sera jamais. Magde et Liv vivent seules dans cet espace désolé, accrochées à une trinité bancale : mère, fille et esprit du père, disparu en montagne.
Alors que la ligne ferroviaire se construit et désenclave Finse, Magde chemine en parallèle dans sa propre reconstruction et la relation à son enfant. Jusqu’au moment où le premier train entrera en gare en 1908, poussant Liv hors de cet univers isolé et pesant, forçant Magde à avancer seule désormais. Une histoire intimiste, où rivalisent la rudesse de la vie durant ce chantier titanesque et la douceur du lien complexe entre une mère et sa fille. Une histoire d’amour et de départs.
Gaspard, un berger pyrénéen, s’apprête à remonter en estive avec ses brebis, hanté par l’accident tragique survenu la saison précédente. Dans le même temps, Alma, une jeune éthologue, rejoint le Centre national pour la biodiversité, avec le projet d’étudier le comportement des ours et d’élaborer des réponses adaptées à la prédation.
Sur les hauteurs, les deux trentenaires se croisent de loin en loin, totalement dévoués à leurs missions respectives. Mais bientôt les attaques d’une ourse les confrontent à leurs failles. Les audaces de la bête ravivent les peurs archaïques, révélant la crise du pastoralisme et cristallisant des visions irréconciliables de la montagne : elle devient l’ennemie à abattre.
Dans cette vallée où jadis le dressage des ours était une tradition, la réintroduction du plantigrade exacerbe les tensions. L’histoire de Jules, jeune saltimbanque parti faire fortune à New York avec son animal, à l’orée du ˜˜e siècle, scande le récit principal et résonne puissamment avec le présent.