Voilà, c’est fait. 2022 nous y sommes !
Oui, mais dans quel état ?
Mais, quand même, que de 2 ! Je laisse aux numérologues et autres devins patentés le soin de tirer les enseignements générés par leurs savantes combinaisons.
En ce qui me concerne, l’affaire est simple : dois-je , comme chaque année, présenter mes vœux à tous ceux que j’aime, à toutes mes relations, proches ou lointaines ? Je dois l’avouer, jamais je n’ai tant douté de la conduite à suivre. Pourtant je peux compter sur les doigts d’une seule main les années où j’ai renoncé à ce rituel.
Il s’agit bien d’un rituel, plutôt sympathique d’ailleurs, puisqu’il mobilise ce qui est sensé exprimer le meilleur de nous-même : l’attention aux autres, la générosité, l’altruisme, l’amitié et toutes les valeurs trop souvent absentes de nos parcours quotidiens.
Janvier, mois de Janus ; Janus bifrons, dont un visage regarde vers le passé, l’autre vers l’avenir, mois d’un nouveau commencement à imaginer, plombé ou enrichi par les expériences du passé. En ces temps de pandémie où la morosité embue notre quotidien, aurons-nous la force et la sagesse de construire un monde où :
- le dialogue l’emportera sur l’affrontement
- la fraternité se substituera à l’égoïsme
- l’espoir nous donnera la force d’avancer et de créer
- l’hystérie des propos cédera devant l’écoute attentive
- le verbe aimer ne sera plus considéré comme obscène
- l’esprit des Lumières retrouvera sa place aux dépens d’un nouvel obscurantisme
- se vautrent les nouveaux beaufs du moment.
« Suffit ! me dit Marcel- qui est loin d’être un…-tu verses dans le bisounours ! »
J’assume. Et s’il me plaît, à moi, d’imaginer un avenir proche et lointain où nos enfants et petits enfants ne succomberont pas sous les coups meurtriers de l’égoïsme et de l’intolérance. Comment échapper à cette poisse venimeuse qui colore propos et mouvements, où les simplifications de tous ordres prennent l’avantage sur la complexité de la réflexion et le cours de l’histoire. Que faire pour redonner espoir à une jeunesse inquiète sur l’avenir de la planète, pour retrouver confiance et projets, joie de vivre et solidarité, créativité et culture. « Sans la culture et la liberté relative qu’elle suppose, la société, même parfaite, n’est qu’une jungle » Il faut toujours relire Albert Camus, il n’a jamais été autant d’actualité. J’arrête là ce qui va finir par ressembler à une profession de foi.
Et revenons à nos moutons. A nos vœux. A mes vœux. Sachant l’amitié qui nous lie, comment pourrais—je renoncer à vous offrir le meilleur, qu’il s’agisse de santé, de pouvoir d’achat (solde à partir du 15 janvier…) ou de convivialité, d’amour et d’amitié ? Et qu’il me soit permis pour un court mais chaleureux instant d’ôter mon masque chirurgical pour vous étreindre et vous embrasser. Comme il n’y a pas si longtemps, quand le temps des cerises ne laissait pas la place au temps des seringues.
Je vous aime et ne vous oublie pas. Courage et confiance !
MA
18 Nivose CCXXX