J’ai longtemps hésité avant de rédiger la présente chronique tant les sujets s’annonçaient abondants , mais le plus souvent redondants, comme il est d’usage quand s’annonce une élection. Je laisse aux spécialistes de la chose politique le soin de disserter et de commenter cet événement à venir. Pour le moment…
Et finalement, je me suis rendu aux arguments de mon ami Marcel dont il faut louer la pertinence des analyses et le sens du tempo où s’invitent drames et comédies. Il est vrai que l’affaire des pédophiles ecclésiastiques interroge tout ceux dont la condition humaine et l’éducation sont des préoccupations de premier rang. Et il faut bien reconnaître que la publication du rapport de la commission sur les abus sexuels dans l’église catholique est accablant. En effet ses conclusions invitent à la remise en cause de pratiques couvertes par l’omerta de la hiérarchie et pose, entre autres, la question du célibat des prêtres.
Mon ami Marcel ne manque d’ailleurs pas de suggestions à ce sujet : « En temps de guerre le commandement militaire, afin de déstresser les soldats, a mis en place des BMC, des Bordels Militaires de Campagne. Pourquoi ne pas s’en inspirer en inventant des structures ecclésiastiques : des Bordels Mobiles pour Curés où la cohorte des curés ou des évêques, pourquoi pas-en demande pourrait trouver détente et soulagement avec des prestataires de service rémunérées selon la nature des prestations , et dans un environnement hygiénique de premier ordre ».
Je cède au mauvais goût ? Et se faire tripoter, à dix ou quatorze ans par un prêtre, c’est de bon goût ? Alors, l’omerta ?
Le rapport de L’Église catholique avec la sexualité n’est pas une affaire récente. Des scandales ont déjà eu lieu ? Rappelons- nous le scandale des sœurs et novices africaines abusées et violées par des prêtres et des évêques, chassées, enceintes, hors du couvent. Mais ce n’est pas qu’en Afrique que ces exactions ont été commises, au Canada, aux USA, en Amérique latine, même programme d’atteinte aux droits de l’homme de la femme et de l’enfant.
Le rapport de l’église catholique avec la sexualité n’est pas nouveau, il est vieux comme les robes- les soutanes veux-je dire. Et le mariage des prêtres est un sujet récurrent ou tous les arguments ont peu ou prou été employés. A l’origine la préoccupation est aussi d’ordre financier et successoral : garder pour l’église l’héritage des prêtres, ce qui n’est pas possible s’il est marié.
Mais ce qui est en cause c’est l’accès au plaisir . Le rapport sexuel n’est justifié que s’il y a procréation d’un futur petit chrétien. Il ne faut pas tout mélanger ! Mais n’y a-t-il pas là comme une hypocrisie ? Dieu, qui est amour , n’a-t-il pas équipé nos compagnes de cette « petite colline » blottie au plus profond d’elle-même, et dont le seul projet est de conduire à l’extase ? Sans être un spécialiste j’ai pu constater que cela se vérifie pratiquement à chaque prestation . Et cela ne conduit pas le responsable à rejoindre les compagnons de Satan.
Paix aux femmes et aux hommes de bonne volonté : faire l’amour devrait être considéré comme le huitième art. Il rendrait sa dignité à ce que des pisse-froids dogmatiques considèrent comme un péché mortel. Les prêtres sont des hommes. Méfions nous de tout ce qui ressemble à un dogme dont l’objectif est l’asservissement, la castration morale et intellectuelle. Aimons nous les uns les autres, les prêtres avec nous et avec leur Seigneur qui est bon et charitable. La saison est encore belle, les sous-bois encore feuillus, les mousses encore tièdes de l’été. Hauts les cœurs et Dieu reconnaîtra les siens.
Dans quelques jours j’entamerai ma quatre-vingt neuvième année ce qui explique sûrement le laisser-aller de ce qui précède. Je bouge encore, avec une canne de belle facture* Et je revendique le droit – et le plaisir- de continuer à dire des gauloiseries . Me pardonnerez vous ?
MA
29 Vendémiaire CCXXX
*…si vous pouviez éviter…