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Les chroniques de Mister Michel – Rounhaa “JAAFAR”

Rounhaa – Bio

Bonjour à toutes et à tous, je vous propose de découvrir Rounhaa, un jeune rappeur français. C’est un des pilliers de la nouvelle génération, de la nouvelle vague française, il avait sorti son album Möbius en 2022, qui avait littéralement retourné la scène Underground française. On sentait d’ailleurs une forte inspiration du côté de Laylow, je pense par exemple à son morceau “Maladresse”

On retrouve très bien ce côté électronique, presque mutant, dans le son “Wish I was Special”, de Rounhaa, entre cette autotune légère mais très ambiante, et sa manière de poser la dernière syllabe de sa phrase sur le piano ou le synthé, pour en appuyer le sens.

S’il avait sorti Möbius il y a deux ans, c’était loin d’être son premier album, son premier étant effectivement Multiver, en 2018. Après Yeratik en 2019 et Horion en 2020, le jeune rappeur a commencé à réellement trouver sa place dans cet art avec le morceau Dubaï, vértiable succès pour son âge et sa discographie. C’est sa recette secrète, celle dans laquelle il mixe une mélancolie et un espoir, une voix traînante et peu enjouée, mais pleine de mélodie.

On est, pour mes fins connaisseurs, sur un pur produit de la nouvelle génération, de jeunes rappeurs qui ont saisi l’opportunité que leur ont tendu le confinement, en rappant la nuit, en chuchotant, dans leur chambre, et en apportant leur lot de nouveauté au rap. Après une absence de deux ans sur les plateformes, avec uniquement quelques featurings de temps en temps, Rounhaa nous est revenu cette année, avec un 11 titres “JAAFAR”.

Et cet album, c’est clairement la consécration de Rounhaa. Il a déjà trouvé sa voie, l’univers qu’il veut explorer, un univers terne et gris, dans lequel toute forme de joie est prohibée, entre autres pour le bien de sa musique, comme il le dit dans son introduction “J’crois, j’évite le bonheur, sinon je n’ai plus rien à chanter”. Du côté musical, on retrouve un mashup de sa palette : du bon kick sur une instru boombap très electronique, comme dans le morceau 2B2T, du chant sur des nappes de synthés, comme dans YASMEEN, ou la typique de Rounhaa, je parle des sons type “Dubaï”, qu’on retrouvait déjà dans l’album Möbius, avec le morceau Mafia, ou ici avec UMM Kulthum, je vous laisse écouter ca.

Il utilise également beaucoup de saturation, comme dans WALL ou Love death Robots, qui donne une ambiance crade et morbide. Ce qui le distingue également, c’est l’appel qu’il fait à de nombreux musiciens, au lieu de juste travailler avec des beatmakers. Ca apporte une autre dimension au projet, beaucoup plus vivante et percutante.

Rounhaa est également fier de ses origines, de ce qui l’a construit également, avec les deux morceaux qui parlent d’eux mêmes, avec Umm Kulthum, en référence à Oum Kalthoum, une chanteuse égyptienne du Xxeme siècle. Le morceau Love death robots également, qui fait référence à sa série éponyme.

Pour un mot de fin, JAAFAR est un excellent projet de 11 titres, qui réunit tout ce qui anime Rounhaa, de ses origines à ses inspirations, en passant par ses pensées, son amour, et son goût pour la belle musique.

L’album peut être difficile à aborder lors d’une première écoute, mais par la suite, il glisse tout seul, en alternant aisément entre la mélancolie et les sons kickés.

Merci beaucoup de m’avoir lu/écouté, je vous laisse sur l’outro du projet, le morceau GRIS TANGER, en référence à la ville marocaine pleine de couleurs.

– Elian