Chroniqque ? Voire. Faudrait-il que je ressassasse chaque mois les mêmes sujets, que je m’indignasse des mêmes horreurs, des mêmes trumperies cousues de fil poutin ? Une pause, s’il vous plait.Juste pour cette fois, c’est possible ? Je me fais vieux et me courbe chaque jour un peu plus, maigre comme au jeûne, et triste comme en compagnie d ‘un croque mort, fut-il bon compagnon. Faudrait-il pour autant que je vous sevrasse ? « Foin de ces menstrues où nos sensibilités défaillent, chargées de pensées noires er de glauque dérision » penseront les moins favorables à mes productions. .J’assume. Et si pour cette fois je renonce à commenter ce qu’on appele l’actualité , même s’il s’agit souvent d’un bégaiement du passé, en plus sombre ou en plus minable ,cela ne signifie pas que je renonce à toute production écrite, s’agissant de poésie par exemple. La preuve par deux avec ces poèmes extraits des univers où je m’immerge parfois.
La vie s’épuise à de petites choses seuls les chats vont à l’essentiel abolir les chats
c’est reno,cer à l’extase
Petit petit petit
Petit à petit l’oiseau fait son nid
Petits rats
Petits vieux
Petits nègres
Pztits trains
Petits lapins
Petits train-train
Petites femmes
De Paris naturlich
Petites vertus
Pour petits messieurs chiches
Petits patrons
Petits papas Noêl
Petits mecs
Petits cons
Petits patapons
petits pains
Petits prix
Petits plats
Petits pots
Petits cacas
Petit trou pas chers
Petit somme
Petite belotte
Petit coup c’est agréable
Petite trousse à couture
Petite robe
Petit linge
Petite culotte
Petite envie
Petit pipi
Petites attentions
Petits plaisirs
Petits désirs
Petits bibelots
Pour petits meubles de coin
Petites peurs
Petits renoncements
Petites lâchetés
Petites trahisons
Petite mort
Voyez grand
Encore un ?
Mémoire de guerre
Sous la cendre du soir
S’est tu le bruit du monde,
là où s’achève la lumière
Et meurent les poètes
Ô froide solitude
des temples de mémoire
où crépite
le bois mort des mots
L’eau décline
et le feu s’enhardit
sous la pierre des fous
allongée sous l’auvent
des pleureuses berbères
ivre d’inutiles baisers
une femme offre au ciel
sa chevelure ailée
rougie
de flammes impudiques
brûlant comme au bucher
les saintes innocentes
Un enfant s’alourdit
surr le sable et pourrit
lentement
comme on voit
au soleil
gonfler les chiens mourants
A l’heure du coucher
juste au moment des chants
sur le sable tiédi
des chemins assoiffés
tout noir
du sang
du sang
du sang
C’est tout pour aujourd’hui
Portez vous bien
MA
11 Fructidor CCXXXI