Les éditoriaux

Chronique du 30 aout 2023

Chroniqque ? Voire. Faudrait-il que je ressassasse chaque mois les mêmes sujets, que je m’indignasse des mêmes horreurs, des mêmes trumperies cousues de fil poutin ? Une pause, s’il vous plait.Juste pour cette fois, c’est possible ? Je me fais vieux et me courbe chaque jour un peu plus, maigre comme au jeûne, et triste comme en compagnie d ‘un croque mort, fut-il bon compagnon. Faudrait-il pour autant que je vous sevrasse ? « Foin de ces menstrues où nos sensibilités défaillent, chargées de pensées noires er de glauque dérision » penseront les moins favorables à mes productions. .J’assume. Et si pour cette fois je renonce à commenter ce qu’on appele l’actualité  , même s’il s’agit souvent d’un bégaiement du passé, en plus sombre ou en plus minable ,cela ne signifie pas que je renonce à toute production écrite, s’agissant de poésie par exemple. La preuve par deux avec ces poèmes extraits des univers où je m’immerge parfois.

La vie s’épuise à de petites choses seuls les chats vont à l’essentiel abolir les chats

c’est reno,cer à l’extase

Petit petit petit

Petit à petit l’oiseau fait son nid

Petits rats

Petits vieux

Petits nègres

Pztits trains

Petits lapins

Petits train-train

Petites femmes

De Paris naturlich

Petites vertus

Pour petits messieurs chiches

Petits patrons

Petits papas Noêl

Petits mecs

Petits cons

Petits patapons

petits pains

Petits prix

Petits plats

Petits pots

Petits cacas

Petit trou pas chers

Petit somme

Petite belotte

Petit coup c’est agréable

Petite trousse à couture

Petite robe

Petit linge

Petite culotte

Petite envie

Petit pipi

Petites attentions

Petits plaisirs

Petits désirs

Petits bibelots

Pour petits meubles de coin

Petites peurs

Petits renoncements

Petites lâchetés

Petites trahisons

Petite mort

Voyez grand

Encore un ?

Mémoire de guerre

Sous la cendre du soir

S’est tu le bruit du monde,

là où s’achève la lumière

Et meurent les poètes

Ô froide solitude

des temples de mémoire

où crépite

le bois mort des mots

L’eau décline

et le feu s’enhardit

sous la pierre des fous

allongée sous l’auvent

des pleureuses berbères

ivre d’inutiles baisers

une femme offre au ciel

sa chevelure ailée

rougie

de flammes impudiques

brûlant comme au bucher

les saintes innocentes

Un enfant s’alourdit

surr le sable et pourrit

lentement

comme on voit

au soleil

gonfler les chiens mourants

A l’heure du coucher

juste au moment des chants

sur le sable tiédi

des chemins assoiffés

tout noir

du sang

du sang

du sang

C’est tout pour aujourd’hui

Portez vous bien

MA

11 Fructidor CCXXXI