L’irruption du sida, en 1981, la découverte du virus en 83, l’identification progressive de la transmission par voie sexuelle, par transfusion sanguine, et de la mère à l’enfant, ont marqué les esprits de nos contemporains et bousculé le monde médical. Le sida est mortel, et compte tenu de son mode transmission, toute la population est potentiellement concernée, même s’il a touché prioritairement des personnes vulnérables, des groupes minoritaires de manière disproportionnée : homosexuels, prostitué.e.s, usagers de drogues, migrants.
En France, dans un 1er temps, face à l’absence de traitements, le monde associatif et médical ont proposé une réponse sociale fondée sur le refus de la stigmatisation en diffusant des messages préventifs généralistes. Le préservatif est devenu le symbole d’une sexualité responsable. Durant toutes ces années et jusqu’à l’arrivée des trithérapies, en 1996, le sentiment d’urgence qui a mobilisé les associations, chercheurs, médecins et malades a rendu la lutte contre le sida exemplaire.
Toutefois, il a fallu 15 ans pour mettre au point et commercialiser un traitement efficace. Cette révolution thérapeutique inverse la donne. La mortalité des personnes vivant avec le VIH diminue. La maladie se chronicise. En même temps, elle se banalise, se normalise, se médicalise.
rance, l’épidémie demeure active : 15O.000 personnes vivent avec le sida dont 30.000 seraient porteurs sans le savoir et 6500 nouveau cas sont découverts chaque année.
Quelles sont les évolutions récentes en matière de dépistage, de réduction des risques, de prévention et de traitement. Quels en sont les enjeux humains, scientifiques, économiques, politiques ?
Comment se traduit pour la population la perception du risque face à cette médicalisation ?
Quels sont les obstacles, au nord comme au sud, de la mise en œuvre des avancées scientifiques ?
Jusqu’où vont les espoirs ? Qu’avons-nous appris et apprenons-nous du sida ?
Nos invité.e.s :
Eve Pellotier :
Médecin généraliste, centre de dépistage anonyme et gratuit de Grenoble, médecin responsable du centre de planification de Voiron.
Nicolas Charpentier :
Aides coordinateur Savoie et haute Savoie.
Denis Requillart :
Journaliste, militant associatif sur les questions de santé.