EPISODE 11 du 12 mars 2019 : Entretien mené par Adeline Raibon, monté et habillé par Eve Grimbert. Colette Nivelon est née en Algérie en 1938, où elle étudiera et exercera quelques années le métier d’institutrice. Après l’indépendance et dans le cadre d’un programme d’alphabétisation, elle ira à la rencontre du sanatorium de St-Hilaire du Touvet, avant de rejoindre l’école du village… A l’âge de la retraite, et alors que Colette n’habite plus Saint-Hilaire, elle deviendra maire du village. Nous sommes en 1995 et jusqu’en 2001, elle se trouvera confrontée aux préambules de la disparition des établissements. Ecoutons alors le témoignage de cette femme aux souvenirs généreux, encore habitée par l’énergie de son expérience…
Les bâtiments des anciens hôpitaux de Saint Hilaire du Touvet vont bientôt disparaître du paysage, image improbable d’un trou dans l’environnement familier. Avec eux disparaissent une certaine conception du soin, inscrite dans un cadre naturel et une architecture surprenants. C’est aussi l’histoire de Saint Hilaire du Touvet et du Plateau des petites roches qui entre dans l’oubli : un territoire à la fois paysan, ouvrier et médical avec un héritage social, culturel et intellectuel singulier.
Pendant que les bulldozers détruiront ce qu’il reste des établissements, il s’agit de se pencher collectivement sur cette histoire pour ne pas la laisser disparaître en silence durant les travaux de démolition.
Collecter, étudier, raconter, et (re)constituer ensemble cette histoire comme une mémoire commune à transmettre, un patrimoine immatériel « pour la suite du monde », un héritage à interpréter, à se réapproprier, à transmettre et à réutiliser pour nourrir le désir de vivre ici, les manières de travailler ailleurs et orienter les choix collectifs quant à l’avenir du village et du plateau.
A l’Epoque des Paquebots propose d’écouter deux portraits sonores par mois, mettant en lumière le témoignage d’une personne en particulier, ayant vécu une histoire particulière avec ces établissements…
Merci à toutes les personnes qui ont accepté de témoigner et merci à celles qui s’apprêtent à le faire pour compléter les nombreux récits qui composent aujourd’hui la mémoire sonore et un patrimoine vivant de ce lieu…