En France, depuis une vingtaine d’années, la politique pénale a pris un tournant sécuritaire. On enferme de plus en plus de personnes, souvent jeunes, des quartiers dits populaires et pour des délits mineurs. C’est pourquoi la surpopulation ne cesse de croître dans les maisons d’arrêt où sont enfermé.e.s prévenu.e.s et condamné.e.s à des courtes peines. Les conditions de vie y sont souvent dégradantes, éprouvantes, indignes. Seuls, les lieux où l’incarcération est de longue durée accueillent les personnes en fonction des places disponibles.
Aujourd’hui, 71.000personnes sont incarcérées pour 60.OOO places dont moins de 4% de femmes et environ 850 mineurs.
La prison, tout en désocialisant les détenu.e.s est contrainte d’accorder aux proches un rôle central de maintien des liens qui doit aider à la réinsertion sociale et prévenir la récidive.
Qu’il sont-ils ces proches ? Qu’en est-il de leur expérience à l’épreuve de la prison ? Comment faire face à l’institution carcérale ? Ont-ils plus tendance à soutenir l’homme détenu que la femme ?
A cet égard, la situation carcérale des femmes est-elle différente de celle des hommes ?
Du côté des mineur.e.s, chaque année, environ 100.000 enfants et adolescents sont concernés par l’incarcération d’un de leur parent. Comment accompagner celles et ceux, victimes de conflits familiaux, ou d’une situation économique familiale difficile, auprès du parent incarcéré afin que les liens perdurent et que la parentalité existe ?
Enfin, comment la prison prépare-t-elle la réinsertion des détenu.e.s ? Qu’en est-il de leur retour en société ?
Les invitées :
Martine Joanin,
Présidente du groupe grenoblois de l’Observatoire International des Prisons
Martine Noally,
Présidente du relais isérois enfants-parents
Carole Rostaing,
sociologue, spécialiste du monde carcéral, professeure et chercheure – Université Lyon 2