Les 60 ans du Planning Familial: un parcours de luttes

Le Planning Familial vient de fêter ses 60 ans à Grenoble. Ce n’est pas un hasard. Si tout a commencé à Paris avec la création par le docteur Weil Hallé de la Maternité Heureuse qui deviendra en 1960 le Planning Familial, les premières conquêtes pour le libre choix des naissances se sont déroulées à Grenoble.
Le Docteur Fabre ouvre officiellement le 1er centre du Planning en Juin 1961 pour permettre l’accès à la contraception pour tous. On imagine l’inventivité de ces premiers militants pour se procurer des contraceptifs et répondre aux besoins d’un public de plus en plus nombreux. Ce fut le début de la révolution contraceptive jusqu’à sa légalisation avec la loi Neuwirth votée en 1967. Une demi-victoire pour ces militants car la loi est trop restrictive et les décrets d’application sont différés jusqu’en 1972.
Un droit fondamental, certes, mais qui ne suffit pas à une nouvelle génération imprégnée du mouvement libertaire de Mai 68. La dépénalisation de l’avortement doit accompagner la généralisation de la contraception.
La mobilisation est lancée avec le manifeste en 1971 des 343 femmes qui déclarent avoir avorté. Le Planning Grenoblois s’engage dans ce combat, met ses locaux à disposition d’une femme médecin et d’étudiants en médecine, tous formés à la méthode Karman pour pratiquer des avortements. En 1973 ce médecin, Annie Ferrey-Martin, est arrêtée et inculpée d’avortement et des militants du Planning sont arrêtes puis relâchés. L’affaire fait grand bruit et aboutit à un non-lieu.
Les demandes affluent au Planning, les médecins pratiquent des avortements et forment leurs confrères, le Planning organise des voyages en Angleterre pour que toutes les femmes qui le désirent puissent avorter. Ces luttes contribuent au vote de la loi Veil en janvier 1975 à l’essai pour 5 ans dans un climat d’hostilité. Elle fut reconduite en 1979.
Les droits des femmes à disposer de leur corps marquent une 1ere étape vers l’égalité entre les sexes. D’autres combats seront menés dans les décennies qui suivent pour que femmes et hommes s’émancipent des normes qui les définissent.
Que signifie aujourd’hui les slogans qui ont marqué les revendications féministes, qui touchent les 2 sexes et qui avec le temps se sont complexifiés ?
Les droits acquis sont-ils un aboutissement ?
Quels sont les nouveaux enjeux et les nouvelles formes du féminisme à travers les pratiques du Planning Familial ?

Les invitées :
Françoise Laurant
Universitaire – Présidente du Planning Rhône Alpes- Membre du CA national et départemental – Membre du Haut Conseil à l’Egalite entre les femmes et les hommes.
Florence Gros
Conseillère Planning de Bourgoin – Membre du bureau régional