Le plaisir d’habiter

La pandémie que nous venons de vivre, dû au Covid, nous a confiné dans nos intérieurs, seul.e, en couple ou en famille.
Cette cohabitation ou cet isolement ont pu être ressentis, selon les conditions d’habitation liées aux revenus de chacun, comme acceptables ou insupportables et cette situation de sédentarité nous a semblé propice à des interrogations pertinentes sur nos façons d’habiter.
Nos lieux de vie répondent-ils au mieux à nos aspirations et nos besoins de rencontres, de travail et d’intimité ? N’y aurait-il pas d’autres solutions à leurs agencements ?
En effet, la manière dont les architectes organisent l’espace à vivre, la disposition des différents composants du logement, leur liaison, leur rapport avec l’extérieur, que ce soit la ville ou la campagne, nous parait aussi essentielle pour caractériser la qualité d’un logement que le respect des règles sanitaires et de sécurité, trop souvent considéré par le maitre d’ouvrage, et encore aujourd’hui, comme le critère prépondérant.
Dans le domaine du logement social, celui des offices HLM qui nous importe ici, durant la période de l’après-guerre 1950-1960, celle de la reconstruction, les propositions architecturales se sont rapidement standardisées vu l’urgence de la situation et la recherche du moindre goût.
Devant la prolifération des barres et des tours qui représentent encore aujourd’hui une part importante de logements sociaux, engendrant une uniformisation monotone des modes de vie proposés, pour ne pas dire imposés, dès 1965, des architectes ont voulu réagir à cette carence d’imagination en présentant aux maîtrises d’ouvrages des solutions différentes d’habitabilité tenant compte de la complexité de la vie quotidienne de chacun, riche d’émotions et de secrets.
C’est la démarche d’une de ces architectes voulant redonner à l’architecture son rôle déterminant : social, politique, culturel, humain et à l’usager le plaisir d’habiter que nous allons évoquer ici :
Renée Gailhoustet, la première femme architecte de sa génération, en France, a avoir œuvré pour le logement social. Comment a-t-elle révolutionné ces formes d’habitat dans la ville ?

L’invitée :
Bénédicte Chaljub :
architecte, historienne de l’architecture, maitresse de conférence à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Clermond-Ferrand – Autrice : « La politesse des maisons » Edition Acte Sud – 2009 « Une poétique du logement » Edition du Patrimoine – 2019