Comment êtes-vous venu au livre pour enfants ?
Lorsque j’ai commencé à travailler en 1974, j’ai fait le tour des maisons d’édition avec mon dossier. Je me présentais comme un illustrateur et je cherchais à illustrer des textes. J’étais bien reçu. J’ai fait des essais mais rien n’a abouti. A la même époque, j’ai trouvé du travail dans la presse, dans la pub et dans la communication et j’ai oublié l’édition. Je suis revenu au livre pour enfants grâce à mon amie Isabel Finkenstaedt. En créant Kaléidoscope, elle a réveillé cette envie que j’avais refoulée depuis près de 20 ans. Je lui ai demandé de me donner un texte à illustrer. Elle m’a dit que j’étais tout à fait capable d’en écrire un moi-même. Je lui ait dit que non, elle m’a dit que si. Comme je résistais, elle m’a tendu une pile de livres, Grimm, Perrault, Andersen, dans lesquels je pourrais choisir un conte à illustrer. J’ai tout lu et j’ai choisi La Reine des abeilles. Ce n’est pas un conte archi-connu et surtout il est facile à illustrer, ce qui est loin d’être le cas de tous les contes des frères Grimm. Dans la version originale, le héros que l’on nomme le nigaud est effectivement assez niais et très exaspérant. J’ai eu envie d’en faire un personnage plus positif. J’ai voulu définir plus précisément les caractères des trois frères, changer certaines réactions qui ne collaient plus avec notre époque. C’est ainsi, avec la reine des abeilles, que j’ai commencé à travailler sur un texte, à faire un « travail d’auteur ».
écouter la chronique :