Femmes en errance

Chaque jour, on peut croiser dans la rue, des femmes que l’on nomme trop rapidement SDF, effaçant ainsi leur identité sexuée et les liens qu’elles partagent avec l’errance.
Cette notion intrigue et inquiète à la fois. Elle peut renvoyer au meilleur, l’éloge de la route, de l’imprévu, elle peut être une quête salutaire pour se construire, pour exorciser une souffrance, pour renaître en quelque sorte, mais elle peut aussi, à partir d’un certain seuil de souffrance, renvoyer au pire, la perte de soi, la perte de son point d’ancrage sans jamais en retrouver un autre.
L’errance est d’abord intérieure avant d’être un parcours géographique fait de situations répétées, de solitude, de précarité et qui prend sens dans la durée. Certes, les femmes et les hommes qui errent dans les villes ont en commun des aspects intimes, douloureux, cependant l’errance féminine n’est pas identique à l’errance masculine.
La présence d’une femme dans la rue nous met mal à l’aise.
La rue reste un espace masculin, violent, normatif, où la femme est confrontée à toutes sortes d’abus. De surcroît, le regard social porté sur elle, la renvoie à des échecs quant aux rôles de fille, de mère, d’épouse, de gardienne du foyer qu’elle aurait transgressé.
Les femmes s’installent dans l’errance avec des modes de vie différents pour chacune.
A Grenoble et dans son agglomération, des associations et des dispositifs d’aide publics créent un maillage étroit pour accompagner ces femmes.
-Qui sont-elles ? Quelles difficultés rencontrent-elles au quotidien ? Quelles stratégies doivent-elles mettre en place pour leur survie ? Comment peuvent-elles sortir de leurs souffrances et trouver le déclic pour se reconstruire ?
-Les dispositifs existants répondent-ils aux problématiques liées à l’errance féminine et permettent-ils d’être un palier vers la réinsertion ?

Les invitées :
Yamina et Carla :
Témoignages de leurs parcours d’errance.
Marie France Chamekh :
Présidente de l’association Femmes SDF, crée en 2000 à Grenoble
Maiwenn Abjean :
Directrice de l’association Femmes SDF
Candice Laplace :
Educatrice – Association Point d’Eau, crée en 1991, en partenariat avec la fondation Abbé Pierre.