Les éditoriaux

Editorial du 1er mai

Chronique du 1er mai 2021

Mois de mai…mai de tous les possibles, de tous les espoirs, mai des fleurs et des cortèges, des filles et des garçons sur les berges de l’amour, entre soir et matin…
Encore faut-il que rien ne grippe, que clones, mutants et avatars rentrent là d’où ils n’auraient jamais du sortir.
 Malheureusement les virus c’est résistant, même quand les porteurs sont hors service. Ainsi de ces généraux en retraite qui appellent l’armée à prendre le pouvoir
pour rétablir l’ordre, en guise d’anniversaire au putsch des généraux pour abattre De Gaulle, en mai 1958, ce qui ravit qui vous savez. L’ordre blond couve toujours et ronronne sous les linges de l’extrême droite.
« N’est-il pas possible d’envisager une société apaisée , une société d’entraide et de fraternité, où l’accueil de l’autre se substituerait à la haine de l‘autre, , où se forgeraient des projets communs, où la terre en partage fleurirait sous les soins attentifs des jardiniers humains , où les enfants grandiraient sans prothèses, les femmes sans mutilations et les vieux à l’air libre… »
Bien sûr, lorsque l’on lit ce qui précède on ricane et se moque des gentils rêveurs qui finiront comme tout le monde entre …entre quoi et quoi au bout du compte ? Allez savoir ! Le pire n’est jamais sûr et la santé mentale est au bout du bouton de la fleur à éclore. On se bouge !
Encore faut-il résister à ces dérives sémantiques où nous mènent les logorrhées economistiques qui ramènent tout à l’ordre marchand des choses et des gens. Un exemple ? Vous rêvez de vacances en bord de mer, d’une chambre d’hôtel coquette et confortable où s’exprimer dans la tendresse et la joie…détrompez-vous. Vous apprenez par les médias que le taux de remplissage des hôtels est catastrophique . Remplissage, vous avez dit remplissage ? Ainsi nous en sommes réduits au statut d’unité de remplissage ? Alors allons jusqu’au bout du propos et parlons moderne :
« Bonjour Madame, je souhaiterais remplir deux chambres doubles pour le week-end de l’ascension, est-ce possible ? »
 Et pourquoi ne pas parler plutôt de taux de réservation, ou mieux encore de taux d’accueil ? Nous ne sommes pas des produits et je m’en voudrais de considérer mes copines comme des produits de remplissage. Il est vrai qu’il s’agit de statistique, mais la dérive est insidieuse où l’on a vite fait d’oublier que nous ne sommes pas des produits, mais des hommes et des femmes avec peines et joie, rires et larmes, désirs et projets.
Résistons à la chosification.
Tout n’est pas à vendre . Les (multi)marchands du temple occupent toute le place, à l’origine d’une paupérisation grandissante, dans un monde où les pauvres et le moins pauvres finiront par fournir la chair à bombes et à canons des conflits à venir. Après tout, c’est l’usage, non ?
A la relecture, tout ça fait vieux con. J’assume. Me pardonnerez-vous ?
Portez-vous bien ,
MA
11 Floréal 229

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