Sydney Freeland et Steve Paul Judd

dimanche 18 octobre 2015 par Radio-Grésivaudan

" ceux qui ont eu le courage de renouer avec l’esprit du peuple savent que tous leurs ancêtre étaient traités de sauvages hostiles, eux-mêmes sont à présent traités de militants subversifs." Léonard Peltier dans Nitassinan mais 1992

 En 1992, radio Grésivaudan a participé au collectif Isèrois, coordonné par le CIIP, : " 500ans de résistance indigène, noire et populaire". Dans ce cadre nous avons mis en place une émission hebdomadaire consacrée aux nations amérindiennes, de la terre de feu à l’Alaska. Aujourd’hui, à l’occasion de la création d’une saison " peuples autochtones en résistance" à l’initiative du CIIP, nous vous proposons de redécouvrir ces émissions. Certaines informations sont dépassées mais beaucoup d’entre elles sont malheureusement encore d’actualité. En tout cas, c’est l’occasion de réentendre des voix venant de différentes nations des Amériques.
Ces émissions ont été réalisées avec les conditions techniques faible de l’époque et donc la qualité technique s’en ressent.
Notre participation à la saison des peuples autochtones en résistance nous amènera à parsemer ces émissions de témoignages récoltés aujourd’hui

Au programme :
Rencontre avec deux réalisateurs dans le cadre du festival Ciné alter’natif, Sydney Freeland ( Navajo) et Steven Paul Judd ( Kiowa/Choctaw)

ecouter l’emission :

Sydney Freeland  : Sydney est une cinéaste indépendante navajo. Née et élevée sur la réserve Navajo au Nouveau-Mexique, Freeland déplore très tôt l’absence sur les grands écrans de personnages représentant les gens avec qui elle a grandi. Avec Drunktown’s Finest, elle a voulu raconter leur histoire. Ce premier long-métrage de fiction raconte le parcours initiatique de trois jeunes amérindiens : un rebelle bientôt père, une transsexuelle et une fille chrétienne adoptée trés jeune par une famille non-indienne. Tous trois s’efforcent d’échapper aux difficultés de la vie sur une réserve indienne. Depuis sa sortie, le film rencontre un succés croissant aux Etats-Unis et au Canada et est devenu un véritable outil de sensibilisation aux problématiques de genre et à la trans-sexualité.
Freeland est passée par le Sundance Lab, institut de formation du festival éponyme, et compte parmi ses mentors et principaux soutiens Robert Redford, co-producteur du film.

interview in English ( rushe ) :

Steven Paul Judd : Artiste multi-talents et prolifique, Steve Judd excelle tout autant dans la pratique de la réalisation ciné- matographique, de l’écriture, de la peinture ou des arts numériques. Membre de la prestigieuse Writers Guild of America, récipiendaire du Prix du Meilleur conteur de l’année en 2005 lors du Native Word Craft Writing Circle, il est l’auteur de nombreux scénarios, dont celui de certains épisodes de la série produite par Disney XD, Zeke et Luther, pour lequel il fut l’un des 14 finalistes sur 2500 participants. Curieux et touche à tout, profondément créatif, original et atypique, il revisite sans cesse les représentations stéréotypées du monde amérindien et les teinte d’une touche ironique trés post-moderne. Ses célébres mash-up mixant culture pop américaine et références amérindiennes lui ont valu le surnom d’« Andy Warhol amérindien », ou « Andy Warrior-hol ». Et c’est en tant que graphiste et artiste visuel qu’il a atteint ces derniéres années une certaine reconnaissance internationale. Mais ce qui caractérise par dessus tout l’ensemble de son œuvre, c’est son style assurément malicieux et indubitablement drôle.
Steve Judd a toujours aimé le cinéma et la télévision, à une réserve près : il souhaiterait voir davantage de personnages indiens à l’écran. Il s’est donc mis à réaliser des courts-métrages (Six Packs and Gas Money, American Indian Graffiti, Search for the Best Indian Taco...) dont le rythme, l’ambiance visuelle et sonore nous plongent sans hésitation dans un univers à la Tarantino, mais qui serait peuplé de personnages pawnees, mohawks ou choctaw. Totalement imprégné de culture pop américaine contemporaine, Judd s’en nourrit, s’en inspire, pour mieux la réinvestir, la réinventer et la rediffuser via de multiples canaux d’expression artistique, avec une régle d’or : se jouer constamment des stéréotypes. Sa réinterprétation de la culture populaire américaine s’adresse à tous, incluant sans exclure, permettant à la société dominante de s’y reconnaître tout en la rendant appropriable par les Amérindiens. Ses (très) courts-métrages sont aussi créatifs que poignants, et toujours drôlement grinçants...

interview in English ( rushe ) :

Festival Ciné Alter’Natif  : Depuis une trentaine d’années, les Amérindiens de tout le continent américain se réapproprient leur image en réalisant et en produisant leurs propres films. Ils peuvent enfin parler en leur nom et montrer a ? quel point leur expression artistique est originale et spécifique.
Faute de distributeurs, très peu de films autochtones sont visibles en France. Or les membres de l’association De La Plume à l’écran sont convaincus qu’une plus large diffusion des productions artistiques amérindiennes contribuerait à une meilleure compréhension des cultures amérindiennes contemporaines.
Depuis 2009, le Festival Ciné Alter’Natif (FCAN), événement unique en Europe, est entièrement dédié à la diffusion de films réalisés/produits par des Amérindiens.
Le but est de sensibiliser le public à la richesse des créations cinématographiques et audiovisuelles amérindiennes. En présence d’invités amérindiens, l’équipe entiérement bénévole du Festival Ciné Alter’Natif offre une tribune à cet autre cinéma et permet d’en faire découvrir l’extrême variété (courts et longs-métrages, fictions ou documentaires) ainsi que toute la richesse artistique et narrative, drôle et percutante.
En savoir plus : http://www.delaplumealecran.org/
 

écouter des émissions déjà diffusées

 


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