Les éditoriaux

Dernière livraison de l’an de grâce 2021

Tout a une fin, même si la fin est provisoire, ce qui fait que ce n’est pas une fin ajoute mon ami Marcel – qui est loin d’être…… spécialiste – des paradoxes de comptoir. Décembre est bien là qui offre à nos contemporains au moins deux occasions de faire la fête avec familles et amis, et plus si convictions religieuses.
Décembre c’est aussi l’opportunité de célébrer le pull de Noël dont on célèbre l’existence le 3ème dimanche de Décembre lors de la journée mondiale qui lui est consacrée. Inoubliable, notamment pour les sociologues qui s’intéressent aux us et coutumes des sociétés d’outre-atlantique.


Mais Décembre cette année s’assombrit et porte en son sein des potentialités nauséabondes , des relents d’idéologies mortifères que l’on croyait tenues à distance et qui soudain resurgissent en la personne d’un intellectuel rance qui détourne l’histoire et célèbre celui qui capitula devant les exigences des nazis . Mais je ne voudrais pas assombrir ces jours où l’on se retrouve avec parents et amis , dont certains ont des origines allogènes et qui ont contribué à l’enrichissement de notre roman national. Et qu’il me soit permis d’avoir une pensée pour mes aïeux maternels italiens (toscans) , pour ma mère Yvonne, Imperia, Regina et son père, grand contrebassiste titulaire d’un pupitre dans plusieurs grands orchestres symphoniques , à Monaco et en France, et pour un ami kabyle qui a consacré tout son temps professionnel au montage des automobiles Simca…


Mais le choc, ce qui m’a profondément interrogé , c’est la mutation soudaine et éclairante d’une personnalité dont j’eus souvent l’occasion de mettre en évidence les choix et les compagnonnages, avec je l’avoue quelques recours au sarcasme et à l’ironie. Bien sûr, le terrain était préparé, la semence en sourdine, mais bien là, prête à éclore. Mais quand même, une telle réactivité, un tel empressement interrogent.


Ainsi la dame rejoint un certain Eric Zémmour. La dame ; c’est la grande Christine, Boutin pour l’état civil. Celle qui ponctuait mes chroniques de ses interventions inoubliables. Fini pour moi, mais toujours d’attaque comme en témoigne cette information livrée par le nouvel hebdo « Franc-Tireur »:et qui relate une intervention de la dame sur Twitter le 28 novembre 2021 :
« Je m’interroge ur la dénomination du dernier variant : omicron ? Est-ce une blague ou un mot proche du nom de notre président pour que ce soit seriné plusieurs fois par jour à nos oreilles jusqu’aux présidentielles ? Rassurez -moi ! J’ai mal compris ? »


Restons-en là. Mais, quand même, pourquoi faut-il que ce soit moi, le mécréant, qui l’invite à méditer ces propos de François , à propos du sort des émigrés qui constituent le fond de commerce nauséabond de son mentor
« Dans diverses sociétés, on oppose de façon idéologique sécurité et solidarité, local et universel, tradition et ouverture. Plutôt que de prendre parti pour des idées, il peut être utile de partir de la réalité…Populations victimes d’urgences humanitaires qu’elles n’ont pas causées mais seulement subies, souvent suivies de longues histoires d’exploitation qui durent encore. Il est facile de mener l’opinion publique en diffusant la peur de l’autre.

Pourquoi, au contraire ne pas parler avec la même vigueur de l’exploitation des pauvres, des guerres oubliées et souvent largement financées, des accords économiques conclus aux dépens des populations, des manœuvres secrètes pour le trafic et le commerce des armes en provoquant leur prolifération. Pourquoi on ne parle pas de cela ?

Il s’agit de s’attaquer aux causes profondes, et non aux pauvres personnes qui en paient les conséquences et qui sont même utilisées pour la propagande politique….Il n’y a pas de réponses faciles aux problèmes complexes. Il est en revanche nécessaire d’accompagner les processus de l’intérieur pour surmonter les ghettoïsations et favoriser une intégration lente et indispensable, afin d’accueillir les cultures et les traditions des autres de manière fraternelle et responsable ».

Fraternité, tout est dit.

J’arrête là ce propos car mon intention n’est pas de polluer les jours de fête qui s’annoncent. Me pardonnerez-vous ? Est-ce un effet de l’âge ? En Janvier c’est promis on reparlera d’espoir et de beaux jours.
Juste un court poème pour conclure :

J’ai la tête lourde
Et Décembre sur les talons,
Mon armoire est pleine
Et ma paupière tombe,
Mon herbe se couche
Et l’aube m’insupporte.

Voir encore un fois
La mer et ses poissons,
Mettre au four le reste de mon pain,
Encore une fois danser
Sur un pont de Tolède,
Comme au temps des belles mudéjares.

A moi maintenant les routes inconnues,
Les allées de cyprès,
La mort me marque au cul,
Ne pleurez pas sur moi,
Si ma lampe s’éteint, allegretto,
Comme l’autre je me marre

Ole !

MA

22 Frimaire an CCXXX