Cabinda

mercredi 10 novembre 2010 par Radio-Grésivaudan

Le Cabinda est une des dix-huit provinces de l’Angola, situé à l’extrême nord du pays. Enclavé entre la République démocratique du Congo (RDC, Congo-Kinshasa ou ex-Zaïre) et la République du Congo (Congo-Brazzaville), il est séparé du territoire principal par une bande côtière d’environ 60 km dépendant de la RDC (constituant son unique accès maritime). Le Cabinda est bordé à l’ouest par l’océan Atlantique. La capitale, Cabinda (ou Tchiowa : son vrai nom), est située sur la côte au sud-ouest du territoire, sur la rive droite du fleuve Bele (ou Lulondo) Le Cabinda est issu de l’ancien royaume de Loango, avant l’arrivée des colonisateurs européens. Le Cabinda est occupé par les Portugais dès la fin du XVe siècle. Le 29 septembre 1883 est signé le traité de Chinfuma. Devenu protectorat portugais suite à la signature du traité de Simulambuco (en) signé le 1er février 1885, ce document juridique fut présenté par le Portugal à la conférence de Berlin pour certifier ses prétentions sur ce territoire. Les frontières du Cabinda ont été fixées lors de cette conférence lorsque les puissances colonisatrices européennes se sont partagé l’Afrique.

Lors de l’indépendance angolaise en 1975, l’Angola annexe le Cabinda, ce qui permet aux autorités angolaises de garder une main mise indirecte sur le pétrole cabindais exploité principalement par des concessions américaines.
Toujours opposés à la domination portugaise puis angolaise, les Cabindais ont exprimé des revendications d’abord culturelle et politique, puis politiques par la lutte armée pour les uns, pour les autres par l’expression au sein d’une société civile qui peine à avoir voix au chapitre. Outre les intérêts économiques, les réticences angolaises à reconnaître l’indépendance de cette province révèlent les difficultés du régime à mettre en place le processus de transition politique.
En 2002, alors que la guerre civile avec l’UNITA cesse dans tout l’Angola, l’armée régulière angolaise se redéploye au Cabinda (avec près de 30 000 soldats) et recourt à des « opérations de nettoyage » (déclarations officielles de l’Etat angolais).
Le conflit est de basse intensité : des attaques sont menées par le FLEC (enlèvement d’expatriés travaillant sur les plateformes pétrolières, attaques de soldats angolais), auxquelles répondent des vagues de répression de l’armée angolaise sur la population civile. Le bilan humain reste très difficile à évaluer (plusieurs milliers de victimes), il n’y a ni média ni ONG présente sur le terrain.
Parallèlement à la lutte armée, la cause indépendantiste se prolonge au sein du clergé, depuis une trentaine d’années, des membres du clergé cabindais dénoncent les violations des droits de l’homme et de la société civile.
Mpalabanda, association civique créée en 2004, a réuni au delà des clivages idéologiques des différents groupes armées, des sympathisants de tous horizons : hauts cadres cabindais de l’administration angolaise, étudiants, personnes issues des classes moyennes et membres de l’Eglise. L’association a collecté des preuves d’atteintes aux droits de l’homme perpétrées non seulement par le gouvernement mais également par des membres du FLEC. Publiant des rapports détaillés, Mpalabanda les a diffusés très largement via Internet. Face à ces différentes formes d’expression , le régime angolais intervient sur le mode de la répression. Pour tuer dans l’œuf le mouvement cabindais, la stratégie des autorités angolaises est la suivante : elle demande un interlocuteur valable pour ouvrir le dialogue, « tout en travaillant à l’ atomiser (…) et à en récupérer les dissidents pour les retourner contre leurs anciens compagnons d’armes. » Les intérêts économiques ne sont pas sans rapport avec cette politique répressive. Les bénéfices générés par l’exploitation pétrolière ne profitent guère aux populations locales : politique sociale et d’éducation inexistante, forte inflation, activité agricole inexistante d’où une malnutrition importante.

en savoir plus : http://www.ritimo.org/dossiers_pays/afrique/angola/angola_cabinda.html

témoignage lors de la journée de lancement de la saison de paples autochtones en résistance à la maison des associations de Grenoble organisée par le CIIP

- virginie Mouanda : conteuse

écouter Mouanda virgine

- Mr Joel Batila, président du comité d’action d’aide aux réfugiés du Cabinda

ecouter Joel Batila

 


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