Les éditoriaux

Ainsi, déjà s’achève mai. Il était temps de…

Ainsi, déjà s’achève mai.
Il était temps de chroniquer sous peine d’obsolescence non programmée. Il est vrai que l’actualité bégaie de plus en plus et que le noir devient la couleur dominante. Et je me demande parfois si cet exercice ne contribue pas à enlaidir encore plus cette actualité en commentant ce qui , à la fin , s’engloutira dans la grisaille de l’oubli. Et le problème, c’est l’oubli. Car on s’habitue à tout, même au pire, quand le pire est devenu la règle.


La guerre en Ukraine est présente à tous les repas et les horreurs que rapportent les reportages deviennent d’une étonnante banalité où s’exprime le pire de la nature humaine. Mais, après tout c’est la guerre,, me dira-ton, et la guerre c’est comme ça, on se massacre dans la légalité, avec chansons et médailles, veuves officielles, ruines médiatiques, avec, quand même un point positif : le bon carnet de commande des usines d’armement, institutions politico-industrielles qui ignorent les raisons de se massacrer.


Mais il y a plus grave : quelques rappels pour étayer cette sinistre construction où s’installe le pire.
Ainsi, ce jour, au Texas, dans une école primaire, un jeune adulte fusille 21 personnes ; 19 enfants et 2 institutrices. La preuve par 21 que les fusils d’assaut sont efficaces …et accessibles à tous. C’est ça, la vraie démocratie à l’américaine.


Mais, le pire, c’est la croissance en tout lieu des fanatismes religieux dont les États-Unis offrent le meilleur exemple avec le Trumpisme comme sous-produit toxique. Il est vrai que dans un pays ou près de 40 % des Américains croient que c’est Dieu qui a créé l’univers il ya 10.000 ans, et i8 % qui croient que la terre est plate, le terrain est accueillant. Et quand, dans le pays qui a « inventé » les Droits de l’homme un tiers des citoyens se prononcent en faveur de l’extrême droite, on doit s’interroger sur l’avenir de nos descendants. Enfin, l’apparition soudaine, au sein de notre espèce, du virus que l’on croyait réservé aux chimpanzés, gorilles et autres sapajous n’est-t-elle pas le signe de notre régression, en écho à la lente mais réelle destruction de notre autrefois belle planète bleue.


Dogmes et certitudes occupent de plus en plus le champ intellectuel et l’érosion du sens critique favorise une sorte de bouillie de certitudes où les mauvais bergers intoxiquent leurs ouailles avec des fourrages mortifères. Ainsi du prétendu grand remplacement qui commence à nourrir les conversations de bistro et les rencontres des salons de thé. Qu’avons-nous fait ( ou pas) pour en arriver là ?
Ça suffit. Et je ne vous parlerai pas de la réforme de la Curie…Sacré François. Peut-être une autre fois. Gardons le moral. Allez, trois haikus pour la route :
En mai m’a-t-elle dit fais de moi ce qu’il te plaît Ô divin marquis
L’écume des fleurs aux commissures de mai la prairie palpite 
Oh le joli mai ! l’air sent la grive et le thym l’agneau caracole

Bien à vous,
MA

6 Prairial CCXXX

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