Les éditoriaux

27 septembre et la page est toujours blanche

27 septembre et la page est toujours blanche . Ce ne sont pas les sujets qui manquent , c’est plutôt leur abondance qui explique cette mutité littéraire à laquelle j’ai succombé jusqu’à ce jour où, enfin, je me décide à choisir ce qui, au fond, me tient le plus à cœur.

Mon grand âge explique sûrement ces atermoiements. Mais aussi un certain jeunisme véhiculé par la pub où les adultes sont remis à leur place par de jeunes enfants. Finalement, je cède à mes penchants et prend le risque de rejoindre la catégorie des vieux cons ou des vieillards dont on sait qu’ils sont toujours lubriques.
Le temps des femmes serait-il advenu ? On peut, en tout cas, l’espérer. Les signes ne manquent pas qui laissent penser que la première place peut être partagée, qu’elles ne sont pas condamnées à figurer dans des pubs pour la sécheresse vaginale ou les fuites urinaires, aux sourires niais pour célébrer les enduits dermiques et les crèmes capillaires. Et il faut s’attendre à ce qu’un jour ces pubs préciseront que toutes ces dames sont Bio.
Soyons sérieux. Quatre femmes s’alignent pour accéder au poste suprême de notre déjà vieille République. Deux d’entre elles sont assurées d’accéder au premier tour. Pour les deux autres , ce n’est pas gagné et pour l’une d’entre elles, c’est mal parti : le mouvement politique prévu pour choisir entre deux candidat-tes ayant retenu le recours au Congrès, ce qui favoriserait a priori, selon les spécialistes, les mâles, les vrais. Quant à la quatrième, issue d’un mouvement plutôt plus jeune, le résultat sera intéressant comme mesure in—vivo, d’une évolution sociétale.
Chez les hommes ce n’est guère reluisant : Il ne se passe pas une journée sans qu’un certain Eric Z. sollicite commentaires et interviews. Et, comble de la caricature, comment et pourquoi accepter de débattre avec un tel personnage obsessionnel et lui permettre de dérouler un programme nauséabond où le racisme le dispute à la falsification de l’histoire. Car le risque d’une telle confrontation- et l’audimat le confirme- c’est de privilégier la forme et la simplification, le combat de coqs plutôt que le fond, les arguments avancés par Zemmour (son nom m’a échappé) sonnant comme des slogans.

En ces temps de confusion où foisonnent contre-vérités et désinformation sur les réseaux sociaux, un tel discours peut y résonner et infecter une population le plus souvent jeune et désinformée et entraîner incidents racistes et dérives fascisantes. Le discours sur les prénoms, notamment, porte en lui tous les ingrédients de moqueries et de rixes entre jeunes des quartiers et d’ailleurs.

Celles et ceux qui lisent mes chroniques savent mon indéfectible affection pour les femmes et tout commentaire graveleux à ce sujet serait déplacé. Il faut espérer que leur temps soit advenu , qu’elles ouvriront de nouveaux espaces de fraternité et d’intelligence politique et qu’elles nous préserverons de l’enfer .

M ben A

5 Vendémiaire 230

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